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Emballage aluminium médicament recyclage : les bons gestes à adopter

Emballage aluminium médicament recyclage : les bons gestes à adopter

Emballage aluminium médicament recyclage : les bons gestes à adopter

Il y a des objets de notre quotidien qui, par leur taille ou leur fonction, semblent échapper à toute logique de recyclage. Et pourtant, à l’échelle du système, c’est souvent dans les détails que se cachent les plus grandes failles… ou les plus belles opportunités. Prenez l’aluminium des emballages de médicaments. Insignifiant à première vue ? Peut-être. Mais en réalité, il joue un rôle considérable dans la complexité – et la réussite potentielle – du tri domestique.

Petit mais costaud : l’aluminium des blisters

Quand on parle d’emballages pharmaceutiques, c’est rarement pour les féliciter. Ils protègent le médicament, certes, mais deviennent souvent un casse-tête une fois vides. Les blisters, ces fameuses plaquettes qui enferment les comprimés, sont composés d’un plastique rigide et d’une fine couche d’aluminium. Un duo redoutablement efficace pour préserver le produit… et redoutablement difficile à recycler.

“Mais c’est de l’alu, non ? Je peux le mettre avec les canettes !” s’exclame une voix intérieure en moi, passée par dix ans de tri citoyen. Eh bien… pas si vite. Le problème, c’est ce mélange de matériaux. L’aluminium en question n’est pas pur, il est généralement associé à du PVC ou du PET, ce qui complique sa valorisation. Pourtant, l’objectif n’est pas de baisser les bras, mais d’adapter nos gestes.

Pourquoi recycler ces petits emballages ?

Avant d’aller plus loin, prenons le temps de décortiquer l’intérêt. Recycler une tonne d’aluminium, c’est économiser 95 % de l’énergie nécessaire à la production primaire, tout en réduisant drastiquement l’extraction de bauxite, cette roche rouge qui laisse derrière elle un désastre écologique. Mais ici, ce n’est pas seulement une question de volume, c’est aussi une affaire de responsabilité collective.

Chaque blister jeté dans la poubelle classique est une ressource perdue. Et quand on sait qu’en France, plus de 52 000 tonnes d’emballages médicaux sont jetées chaque année, ce n’est plus un détail. Il s’agit d’un micro-geste à grande portée.

Alors, on fait quoi ? Les bons gestes à adopter

Heureusement, les solutions existent. Mais comme souvent dans la gestion des déchets, elles sont loin d’être uniformes sur le territoire. Voici donc une série d’actions concrètes, adaptées au contexte français :

Le casse-tête du tri automatique

Lors de ma visite à l’unité de tri de Romainville, j’ai demandé à la technicienne qui m’accompagnait : “Et les blisters, vous les récupérez ?” Elle a soupiré avant de m’expliquer que la quasi-totalité des machines à tri optique laissent passer ces petits formats. Trop légers, trop plats, trop mélangés. Ils tombent avant même d’atteindre la chaîne de tri métallique.

La solution ? Des technologies plus fines, bien sûr, mais aussi un meilleur design des produits eux-mêmes. Certains industriels commencent à imaginer des blisters uniquement en aluminium, sans plastique. À suivre de près.

Des initiatives inspirantes

En Belgique, TerraCycle a lancé un programme spécifique pour les emballages de médicaments, via un réseau de points de collecte dans les pharmacies. En Italie, la coopérative Ecolight expérimente un circuit pilote de reprise des blisters auprès des grandes surfaces. Et en France ?

À Marseille, un grand laboratoire pharmaceutique a récemment noué un partenariat avec une start-up de l’économie circulaire pour tester un système de collecte sélective dans les Ehpad. L’objectif ? Analyser la composition des déchets médicaux, extraire l’aluminium “propre” et le réinjecter dans le circuit industriel. Résultat : plus de 120 kg d’aluminium récupérés en six mois – l’équivalent d’environ 24 000 blisters.

Chiche, on milite pour une filière dédiée ?

Rien n’avance sans une demande citoyenne forte. L’idée d’une filière REP (Responsabilité Élargie des Producteurs) pour les emballages de santé fait son chemin. Pourquoi ne pas inclure les blisters et autres contenants dans une logique de reprise systématique ?

Imaginez : je dépose mes emballages vides en pharmacie, un code QR me permet de signaler mon geste et d’alimenter une base de données locale. Derrière, un composteur industriel ou un centre de tri dédié s’occupe du reste. On peut rêver, mais on peut surtout agir pour concrétiser ce rêve.

Et maintenant, à notre échelle

Chez moi, un petit pot en verre, posé sur le rebord de la cuisine, recueille les blisters vides. Une fois par mois, je fais le point : est-ce que ma commune les accepte dans le tri ? Est-ce que je peux les déposer dans un point volontaire ? Dans le doute, je note, j’en parle autour de moi, j’écris à la mairie.

La clef, c’est la vigilance active. En tant que consommateurs, nous avons peut-être peu de contrôle sur le design d’un blister, mais nous avons la capacité de faire remonter l’information, de réclamer des alternatives, de faciliter les gestes pour tous.

Derniers coups d’œil dans la trousse à pharmacie

Un jour, ma nièce de 8 ans m’a demandé : “Tonton, pourquoi tu coupes les blisters avant de les jeter ?” J’ai souri. Voilà comment commence la sensibilisation. Je lui ai répondu : “Parce que parfois, il suffit d’un geste de plus pour que quelque chose soit utile au lieu d’être inutile. Et toi, tu couperais où ?”

L’éducation, les petits rituels, la répétition… Ce sont nos armes face à une montagne de micromatériaux oubliés. Alors à chaque fois que vous finissez une plaquette de doliprane ou un traitement plus complexe, posez-vous la question : quelle deuxième vie pour cet emballage ?

Ce n’est pas du tout ou rien. C’est du tout petit ou du grand impact. Au choix.

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